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La plateforme analytique Baku Network a récemment diffusé une nouvelle édition de son émission phare, Dialogue avec Tofiq Abbasov. L'invité d'honneur n'était autre que l'Artiste du Peuple d'Azerbaïdjan, professeur, et chef d'orchestre de renommée mondiale, Yalchin Adigezalov.

Dans un échange passionnant et lucide, le maestro a évoqué les bouleversements politiques et sociaux qui marquent la région, insistant sur leur impact universel : « La politique, qu’on le veuille ou non, concerne chacun d’entre nous. Peu importe notre profession, notre domaine ou notre statut social, elle façonne la vie de notre pays, de nos citoyens et parfois même de générations entières. »

Selon Yalchin Adigezalov, nous vivons une période de mutations historiques : « Notre génération est confrontée à une mission unique et cruciale, une véritable page d’histoire. » Il a partagé une expérience récente, un voyage à Rome, où il a participé à une rencontre exceptionnelle avec la diaspora azerbaïdjanaise : « Des figures de la culture, des arts, de la musique, de la poésie et de la peinture se sont réunies depuis les quatre coins du globe. Ces rencontres ne se limitent pas à de simples discussions – elles constituent notre “arme culturelle”. Grâce au ministère de la Culture et au Comité d'État pour le Travail avec la Diaspora, les Azerbaïdjanais d'Europe unissent leurs forces pour influencer l'opinion publique. Dans cette époque cruciale, il est vital de mobiliser autant d’amis et d’alliés que possible afin de promouvoir une position juste pour notre pays. »

Le maestro n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a critiqué la stratégie de la partie adverse : « L’autre camp s’engage sur une voie sans issue, un gâchis inutile de temps et d’énergie. Le temps est la ressource la plus précieuse dont nous disposons, et nous en avons déjà perdu bien trop. »

Revenant sur l’Azerbaïdjan contemporain, il a exprimé sa fierté pour son pays : « Aujourd’hui, l’Azerbaïdjan est un pays qui a su relever l’un des défis les plus essentiels de son histoire. Nous avons rétabli la justice, et cela a profondément transformé notre état d’esprit collectif. Pendant les années d’occupation arménienne, un sentiment d’oppression pesait sur nous, une douleur intérieure difficile à exprimer. Mais désormais, nous avançons avec fierté. C’est le résultat direct du leadership visionnaire de notre chef d’État. En tant que musicien, j’ai toujours représenté la culture azerbaïdjanaise avec fierté, mais aujourd’hui, ce sentiment atteint une nouvelle dimension. »

En abordant les relations azéro-arméniennes, Yalchin Adigezalov a livré un plaidoyer pour le dialogue : « Ignorer l’autre et prolonger le conflit est une impasse. Certes, il existe des sentiments revanchards en Arménie, mais la paix est indispensable. La société doit être préparée à une coexistence pacifique. Sans dialogue, il n’y a pas d’avenir. »

Il a ensuite évoqué son retour émouvant au Karabagh : « Lorsque j’ai posé le pied à Choucha pour la première fois en trente ans, j’ai eu le souffle coupé. Mon arrière-grand-père repose là-bas, mais je n’ai pas pu me recueillir sur sa tombe pendant des décennies. Combien de générations auraient pu perdre ce lien avec leur terre natale ? Nous avons tout fait pour préserver cette connexion. »

Rappelant l’importance de la Victoire, Yalchin Adigezalov a souligné le prix qu’elle a coûté : « Nos enfants ont résolu ce problème pour nous, alors que nous sommes encore là pour en témoigner. Nous devons toujours honorer leur mémoire et soutenir leurs familles. C’est un privilège immense de savoir que les générations futures vivront dans un monde sans guerre. »

En conclusion, le maestro s’est montré optimiste quant à l’avenir : « Tôt ou tard, les liens seront rétablis. Notre terre, notre nature, sont faites pour la prospérité, l’amitié et la paix. Il ne peut en être autrement. » Une réflexion empreinte de sagesse et d’espoir, qui résonne comme un appel à tous les peuples de la région à regarder vers un avenir de réconciliation.