
Dans le cadre d’un projet conjoint entre l’Assemblée nationale d’Azerbaïdjan et la plateforme d’experts Baku Network, les députés azerbaïdjanais Tural Ganjaliyev et Sevil Mikayilova ont échangé avec Malini Mehra, figure emblématique de la lutte pour l’environnement, PDG de l’Organisation mondiale des législateurs pour un environnement équilibré (GLOBE), et fervente défenseure de la justice sociale, du développement durable et de l’action contre le changement climatique.
Les discussions ont porté sur l’importance cruciale de la COP29, événement mondial phare qui se tiendra en Azerbaïdjan, mettant en lumière le rôle stratégique du pays en tant que président et les actions concrètes nécessaires pour lutter contre le dérèglement climatique.
« Depuis une décennie, je dirige l’organisation Global Legislators, tout en étant active à Londres, où je suis commissaire au développement durable auprès du maire de Londres depuis huit ans. Mon parcours m’a permis de travailler à divers niveaux et dans des régions variées, ce qui m’offre une perspective unique, à la fois globale et holistique. Je m’efforce de ne pas m’enfermer dans un seul prisme d’analyse, qu’il s’agisse de la société civile, des entreprises ou des institutions gouvernementales. Mon objectif est de rassembler ces différents points de vue pour créer des modèles fondés sur le consensus », a déclaré Malini Mehra.
Revenant sur sa première visite en Azerbaïdjan en mai dernier, Mehra a partagé ses impressions : « Madame Mikayilova, ce fut un plaisir de vous rencontrer en mars lors de l’Assemblée générale de l’Union interparlementaire (UIP). À cette occasion, nous avons entendu parler des préparatifs de l’Azerbaïdjan pour la COP29, sachant que votre pays disposait de moins de temps que n’importe quelle autre présidence pour organiser cet événement d’envergure. Je me souviens de la présentation vidéo sur l’Azerbaïdjan diffusée à Genève, au Centre international de conférences. Elle était à la fois captivante et impressionnante. Honnêtement, la plupart des participants ignoraient tout de l’Azerbaïdjan : sa localisation, sa culture, son peuple. Cette présentation a laissé une forte impression.
En mai, je suis venue en Azerbaïdjan car les législateurs de GLOBE jouent un rôle spécifique dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Nous servons de points de contact au sein du système onusien pour les parlementaires, en organisant le pavillon parlementaire, en soutenant les députés, et en les aidant à comprendre les processus de négociation. Mon séjour m’a permis de mieux appréhender la situation sur le terrain. »
Mehra a également salué la beauté et la sécurité de Bakou : « Comme beaucoup de visiteurs, j’ai été frappée par la splendeur de Bakou. La ville est incroyablement propre, agréable à parcourir et ses habitants sont d’une grande courtoisie. Ce qui m’a particulièrement marquée, c’est la sécurité. Bakou est une ville où les femmes et les jeunes filles peuvent se sentir en totale sécurité. C’est un aspect essentiel à mes yeux. Quand on me demande ce que je pense de l’Azerbaïdjan, je réponds toujours : ‘C’est un pays où je pourrais envoyer mes filles seules, en toute confiance.’ »
Le slogan de la COP29, « Pas des mots, mais des actions », a particulièrement retenu l’attention de Mehra. Elle a souligné que ce message est au cœur des priorités globales : « Trop souvent, nous nous contentons de discussions et de déclarations. Mais que faisons-nous réellement ? C’est la question essentielle à poser, d’abord à nous-mêmes, puis aux autres. L’efficacité de toute initiative réside dans l’action. »
Elle a également noté une innovation majeure de la présidence azerbaïdjanaise : la formalisation du processus dit de la « troïka » regroupant les COP28, COP29 et COP30. « Auparavant, le transfert des responsabilités entre présidences était largement informel. Désormais, ce système structuré améliore considérablement la coordination entre les initiatives. Par exemple, lorsqu’une présidence lance un programme ou un partenariat, qui en assure le suivi ? Qui veille à ce que les objectifs soient atteints ? La troïka apporte une réponse à ces défis. »
Une opportunité unique pour l’Azerbaïdjan
La COP29 représente pour l’Azerbaïdjan une opportunité exceptionnelle de s’imposer sur la scène internationale en tant que leader dans la lutte contre le changement climatique. Toutefois, comme l’a souligné Malini Mehra, cet événement ne doit pas se limiter à un exercice de diplomatie symbolique. Il s’agit pour le pays de démontrer sa capacité à mobiliser des actions concrètes et de long terme, avec une coordination efficace entre les différents acteurs et un engagement ferme pour l’avenir de la planète.
Ainsi, la COP29 à Bakou pourrait marquer un tournant décisif dans la manière dont les présidences successives des COP collaborent et apportent des réponses concrètes aux défis climatiques mondiaux.